Smoking Hot ?

À mesure que les femmes prennent du pouvoir dans la société et donc dans le champ visuel, elles sont d’après des études très sérieuses de plus en plus sujettes aux addictions qui jusque là touchaient principalement la gente masculine comme le tabagisme, l’alcoolisme social et autres dépendances liées au sexe ou la consommation de drogue. Pourtant, depuis longtemps déjà, l’image de la femme associée à la fumée tend malheureusement à véhiculer des valeurs de sensualité et de glamour. En utilisant ce thème, de nombreux clichés sont devenus mythiques et communiquent sans aucun doute le mauvais message.

De nos jours, en tant que consommatrice féroce de séries télévisuelles, je remarque à quel point les héroïnes féminines ont le coude léger ; de notre fameuse Good Wife qu’on ne voit pratiquement jamais manger au détriment des verres d’alcools forts ou de vin qu’elle se sert en permanence ainsi qu’entre autres, l’égérie de Scandal qu’on observe à l’écran se délecter tous les soirs de quelques verres de vin rouge en lieu et place de repas.

Il est donc terriblement triste de constater que ces modèles féminins qui devraient être inspirants lancent des messages dangereux qui lient de manière explicite le succès aux addictions. Ne sous-estimons pas l’importance des ces figures qui font office d’exemples pour toutes celles qui n’ont pas la chance d’en posséder de concrets sous les yeux.

Le marketing a bien compris que les jeunes femmes constituaient un public cible non négligeable à attirer et on peut dire qu’il ne lésine pas sur les moyens. Pour un peu, on se mettrait volontiers à fumer et à boire de suite. Le packaging des cigarettes Vogue  constitue carrément un accessoire tendance et ces filles jeunes et belles ont indéniablement l’air heureux et insouciant.

Or, il est peut-être essentiel de marquer la distinction entre réalité et fiction. Une femme qui boit tous les jours, bien qu’elle porte un tailleur de grande marque et soit très élégante n’est rien d’autre qu’une alcoolique. Dieu sait que le mot n’inspire pas la séduction. Sans diaboliser la fête, les femmes qui consomment de l’alcool en groupe finissent souvent en sale état et les fins de soirées sont au mieux peu ragoutantes au pire dramatiques. De même que la fumée n’a jamais contribué à rendre une femme plus belle malgré les kilos dont elle croit s’épargner, les effets secondaires du tabagisme et de la consommation régulière d’alcool ne font rien de moins que de vieillir prématurément la femme et donc de l’enlaidir en plus de la mettre en danger.

Et si un cliché d’un personnage féminin qui fume peut renvoyer l’apparence d’une certaine sensualité, il n’en est pas de même pour l’odeur mortifère qu’implique la donnée de la réalité ; les doigts jaunis, les rides marquées autour de la bouche, l’haleine nauséabonde, les cheveux imprégnés et la toux persistante.Quant à l’alcoolisme il n’en est pas moins laid ; couperose, vieillissement prématuré de la peau et j’en passe, les effets ne sont pas attrayants et la liste des dégâts n’est bien sûr pas exhaustive.

Dès lors, bien que je fasse le choix conscient de vous épargner les images les plus trashs, vous aurez compris que les dépendances ne vont pas de paire avec la beauté et l’esthétisme, loin de là  ! Par contre, je tiens à pointer du doigt les injonctions paradoxales d’une société qui déguise des modèles de réussite féminins en associant l’aspect positif de la prise de pouvoir à des dépendances qui se retrouvent banalisées  voire carrément « glamourisées ».  Ne tombons pas dans le panneau et nous, femmes plus âgées transmettons le message à nos cadettes, les dépendances ne se marient pas avec la beauté et encore moins avec la vie qui est quand même bien plus sexy  et constitue indéniablement le véritable moteur d’un succès heureux et possible.

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