Quand la mode ne suffit plus

Maquillage, épilation, gommage, manucure-pédicure, coupe, couleur, mèches, extensions, combien de temps passé dans les salons de beauté, dans les magasins, à chercher, essayer, acheter des vêtements souvent jamais portés, gaspillage de ces heures à se comparer sans cesse à des modèles retouchés qui nous rejaillissent sans cesse à la figure au point qu’ils sont ancrés dans nos inconscients comme faisant partie intégrante de la réalité, journaux, films, séries, publicité. Mais quelle réalité ?

Le rituel malsain et destructeur de la majorité des femmes dégénère vitesse grand v pour terminer par ressembler à une série morbide d’opérations souvent dangereuses mais lucratives, les plus pratiquées étant actuellement : les injections de botox, collagène, liposuccion, rhinoplastie, augmentation mammaire, labioplastie. Maintenant qu’on a touché au sexe de la femme après le visage, la poitrine, les fesses et les cuisses que va-t-on trouver encore à améliorer, à normer, à refaire à changer? Et si, dans cette folie, on prenait le temps de se poser les bonnes questions.

Prenons tout d’abord conscience que derrière la promotion de produits miracles se cache une manipulation nettement moins noble que la volonté de nous sublimer : celui d’exploiter un maximum le manque d’estime de soi de la femme. Ne pas se sentir assez mince, assez grande, assez belle, assez normale, toutes ces injonctions permanentes qui nous hantent et parfois nous minent ou nous détruisent (dépression, troubles alimentaires au mieux, anorexie, suicide au pire ) sont volontairement suscitées par les médias pour nous pousser à la consommation et ….Dieu que ça marche !

Seulement, à force d’excès de retouches et corrections, les modèles d’aujourd’hui passent heureusement rapidement au statut d’anti-modèle. C’est sans aucun doute de ces contre-exemples dont nous devons tirer leçons. On pense à ces stars sublimes alors qui ont succombé aux affres de la chirurgie sans pouvoir plus s’arrêter, aux visages défigurés d’Emmanuelle Béart, Catherine Deneuve et tant d’autres qui sont prises par l’engrenage de plus en plus tôt, imaginons la pauvre Nabilla dans 10 ans. Des clones ridiculement tristes ayant toutes le même visage (le même chirurgien) anorexiques mais siliconée et repulpée, voulons-nous vraiment ressembler à des actrices x dépassées ? Le combat est perdu d’avance et l’important est ailleurs.

De quelle façon apprendre à se plaire, à s’accepter, à être bien dans sa peau en arrêtant enfin de vouloir se nier soi-même est très certainement une des pistes essentielle à travailler. En effet, à la place d’avoir comme idéal nocif celui d’habiter le corps d’une autre, essayons plutôt de nous approprier le nôtre au travers d’un travail sur soi qui vaut toutes les opérations.

Effaçons de notre mémoire les méchants commentaires que nous avons reçus et qui souvent nourrissent de façon obsessionnelle une mauvaise estime de soi pour nous rappeler des compliments toujours bien plus nombreux mais que nous choisissons de ne pas retenir, entraînons notre regard à une bienveillance envers nous-même que nous accordons volontiers aux autres et soyons fières de nos différences et distinctions pour enfin rayonner de l’intérieur, car, tout comme les produits de supermarchés ont moins de goût et de saveur que ceux de l’artisanat, le charme et le bien-être ont plus de pouvoir que des masques bien portés.

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